Adepte de la collaboration à distance, de la transformation de matériaux pré-enregistrés, de la permutation des sens, et de la métamorphose du sensible, RLW (alias Ralf Wehowsky) n’a pas attendu le confinement pour adapter cette méthode de travail, il la pratique depuis plusieurs décennies. On peut remonter jusqu’à ses débuts avec Permutative Distortion ou P16.D4 et le label Selektion. C’est un compositeur strict et discipliné, un organisateur formel d’objets discernables.
Dans Tunnel, il a construit cinq pièces avec des fragments de la voix d’Annette Krebs. Loin de toute dimension anecdotique, on est plongé dans une véritable alchimie où des empreintes vocales sont converties dans des textures métalliques et vrombissantes, perdues dans l’infini d’un vortex sonore, sculptural et magistral.